Dernière création du maître français de l’ombre Jean-Pierre Lescot, KO Debout raconte l’histoire de Charly, un jeune boxeur des années 30, qui va perdre son titre mondial de façon incompréhensible. Après avoir dominé tout le combat, un malaise passager le met à la merci de son adversaire. Quelques années plus tard, un journaliste s’intéresse de nouveau à cet expuncheur oublié et découvre que le match avait été truqué par le propre père du jeune champion. Mais le boxeur sous la violence des coups a perdu la mémoire… Avec trois manipulateurs sur scène, une demi-douzaine de personnages secondaires, du blues et du gospel en fond sonore, ce spectacle porte une réflexion sur le pouvoir corrupteur de l’argent et l’exclusion sociale.
Tout public dès 9 ans – Théâtre d’ombres (durée 1h10)
Lundi 21 et mardi 22 septembre 2015 à 10h et 14h
15 75 FOREST AVENUE N°1 – Charleville Mézières
Spectacle grand plateau dans la tradition des productions de la Cie Jean-Pierre Lescot : trois manipulateurs, un responsable du son, des silhouettes recourant aux modes d’animation qui ont fait la singularité de la Cie. L’esthétique générale du spectacle est très cinématographique, avec un découpage nerveux, un rythme interne assez proche de celui d’un combat sur le ring, le choix du gros plan comme mode expressif du tragique, et comme dans les précédentes créations de la Cie, des superpositions d’arrière-plans colorés et animés (pluie…). La musique – gospel et blues – jouera un rôle important pour rythmer les scènes.
Distribution :
Texte: Jean-Pierre Lescot et Roger Wallet
Mise en scène : Jean-Pierre Lescot
Manipulation : Cie du Rouge Gorge, Richard Destandau (Théâtre de la Lune Bleue) et Stéphane Couturier
Les personnages – « K.O. debout »
Quatre personnages principaux
Le boxeur : Charly Handcook
Champion du monde de boxe, incompréhensiblement déchu de son titre par un challenger improbable. Il était promis à toutes les gloires, mais son destin individuel ne pèsera d’aucun poids devant les intérêts financiers.
La mère de Charly : Rose Ashford
C’est par Rose Ashford que l’histoire de Charly nous est racontée. Elle vit une nouvelle histoire d’amour avec James Denner, employé dans le même hôtel. L’ascension fulgurante de son fils sur le ring la plonge dans un autre mode de vie. Survient le drame. Exit James Denner.
Elle retourne vivre à Kansas City dans la maison familiale.
Le beau-père de Charly : James Denner
Ancien boxeur sans talent avéré, il met en évidence et cultive les prédispositions de Charly, qu’en tant qu’entraîneur il mène jusqu’à la consécration mondiale. Mais l’argent lui tourne la tête, il tombe sous l’emprise du jeu et de la Mafia. Il ira jusqu’à truquer un combat pour rembourser ses dettes.
Le journaliste : Dean Reinhart
Jeune journaliste scrupuleux, son journal l’envoie interviewer Charly Handcook, dont on a perdu la trace après sa défaite. Il ne partage pas le souci du sensationnel affiché par son patron et va réaliser un reportage très sincère. Il en fera un livre. La Mafia ne le lui pardonnera pas.
Dean Reinhart est le moteur de l’action : c’est sa quête de l’exactitude des faits qui permet à la vérité de se dévoiler.
Des personnages secondaires
Hoover, patron de presse. Son journal est en chute, il est en quête de « scoops ». C’est lui qui a l’idée de remettre la main sur ce boxeur déchu de son titre mondial – la une du Chicago Daily de ce jour-là avait fait sensation.
La Mafia. Trois personnages : Alberto Selmi (un lieutenant zélé) et deux hommes de main. Ils expriment le cynisme des pratiques mafieuses et la montée insidieuse de la mainmise sur James Denner.(dessins ci-dessous)
Le monde de la boxe : le soigneur (Jessie McCann) et le speaker. Si le premier est plus « technique » (sans doute est-il complice de James Denner), le second traduit l’ambiance si particulière des salles de boxe.
Jean-Pierre LESCOT
Depuis plus de quarante ans, Jean-Pierre Lescot fait vivre et transmet l’art de la marionnette et du théâtre d’ombres dans le monde.
Jean-Pierre Lescot crée en 1968 sa propre compagnie dramatique après avoir bénéficié d’une double formation de plasticien et de comédien. Il s’engage dans les voix nouvelles que la marionnette française est en train d’ouvrir.
Renouant avec les traditions millénaires de l’ombre, il sait trouver très vite une expression originale : graphisme ancré dans la filiation des imageries populaires, monde onirique du conte, où ses spectacles puisent vibration, dynamisme et émotions. A chaque spectacle, Jean-Pierre Lescot, s’attache à la cohérence globale de sa création : l’univers émotionnel est construit à partir d’un espace original, d’une façon de l’habiter par des images.
À chaque création, Jean-Pierre Lescot donne à voir différentes interprétations des possibilités de son art, et l’on passe de visages sculptés hauts en couleurs aux ombres translucides qui s’agitent derrière un rideau.
Créations de Jean-Pierre Lescot : La Reine des Mirages, Pinocchio, Mais où est passé Léon, Monsieur Clément, et 30 autres spectacles ayant tourné dans le monde entier.
L’action culturelle française a d’emblée soutenu le travail de la compagnie et il n’est pas surprenant de retrouver son nom au générique de la plupart des établissements culturels de l’Hexagone. On peut également noter sa présence à l’occasion des plus grands rassemblements internationaux du monde, comme le Festival International de la Marionnette de Charleville-Mézières.